"Thierry Carrier ne se qualifie pas comme un portraitiste. Les personnages représentés dans ses toiles, qui sont souvent son propre reflet, ne sont en aucun cas ancrés dans un espace géographique reconnaissable. Les tableaux sont sans titre et par cela, ne remplissent pas les codes habituels du travail d’un portraitiste.
On se retrouve devant différentes mises en situation d’un état, un monde de silence, une représentation dépouillée de l'Homme, un être en suspend et insondable dont la poésie certaine semble inénarrable :
« Cette couche multi-feuilles enferme en son épaisseur une certaine notion du mutisme. Ainsi je me retrouve peu à peu entouré d’imposants monolithes. Statues en vibration, elles semblent tout ingérer; même le temps ralenti semble sursauter sous les coups de pattes patinées. De ce qui accompagne le texte s’évapore, s’affaisse, l’intelligible survole avec l’intellect ces chants gris bordés de noir. Cette même surface des abysses confondant une quiétude chère au faiseur. Chemin vers la sage immobilité, sûrement, expression de l’indicible beauté, je ne pourrais l’avouer, juste le susurrer dans la lente ondulation de ce qui danse sur le fil de la solitude. Celle-là même qui s’oppose, qu’on peut apprendre à perdre et qu’il est si dur de construire. J’apprends là le son de ce qui ne se dit pas. »
(Extrait du texte écrit par Sébastien LAYRAL pour l’exposition « NOUS, VOUS, LISSES » de Thierry Carrier, en @telier à Châtelguyon en Octobre 2010)."
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