Shi Xiang
"Que ce soit en chine , ou dans un pays étranger , je ne prends pas au sérieux la peinture , ni l'art , ni la vie.. Je trouve que je n'ai pas beaucoup changé . Comme avant , je continue d'aller voir de temps en temps les expositions d'artistes en tout genre , qu'elles me plaisent ou non . C'est devenu pour moi un divertissement quotidien . Dans un contexte ou toutes les formes d'art rivalisent les unes avec les autres , je n'ai jamais analysé pourquoi je continue à me consacrer à la peinture . C'est sans doute parce que je ne parviens pas à trouver quelque chose qui me plaît davantage . Face à la toile , accompagnée de quelques tasses de thé je suis toujours satisfaite de cette insouciance , j'ai toujours mes histoires à raconter , comme aujourd'hui . (...)
Dans cette société ou bouillonnent les images , dans cet empire entièrement dédié à la consommation , nous sommes amenés , par habitude , à en oublier la valeur de l'existence ; de chaque existence . Quant on pense à la sienne , on oublie celle des autres .
La toile est un intermédiaire entre moi et mes personnages . J'essaye de dialoguer avec eux en les sculptant , en les caressant . l'idée c'est de ressortir la beauté de la peau , la beauté de la vie . Chacun de mes personnages , qu'ils aient la peau noire ou blanche , est figuré par des couleurs , des frottements de pinceaux , ils portent en eux toute la tendresse qui m'appartient et ma grande admiration . Je veux qu'on puisse vraiment sentir leur souffle qui , à travers l'image , murmure mon éloge de la peinture et celle de la vraie vie..."